Au début de la relation avec mon mari, il y a 12 ans, j’ai du subir 3 ivg. J’étais pourtant sous contraceptif, et je faisais vraiment attention.

Le premier sous pilule, un décalage de prise et bim ! Nous avions 21 et 22 ans, nous venions tout juste de nous installer ensemble et j’étais sur le point d’être embauché dans un job qui me tenait enorment à coeur. Premier IVG. (Je vous passe la culpabilisation du gynécologue).

Je change de gynécologue qui n’entend pas que je suis vraiment régulière dans ma prise de pilule. Ce deuxième gynécologue me propose de passer à l’anneau vaginal contraceptif. J’essaye sans être vraiment convaincu et puis j’ai peur de tomber enceinte de nouveau. Ça nous gêne pendant les rapports, la gynécologue me dit qu’on peut l’ôter sans problème et le remettre en suivant. Ce qu’on fait.
Troisième cycle, je constate un retard de règles. Bim ! Enceinte ! Ça ne faisait pas 6 mois depuis mon premier ivg. Je passe au bloc avec une anesthésie locale qui n’a pas fonctionnée. Il y a « mistral gagnant » qui passe à la radio, je serre le drap qui me recouvre, autant que je serre les dents tout en pleurant de douleur et de haine de subir ça. 

Je repasse sous pilule mais j’ai très peur d’être de nouveau enceinte. Je n’accepte les rapports avec mon amoureux qu’avec préservatif + retrait alors que je suis sous pilule. C’est souvent la base de disputes... Il faut que je reprenne confiance en la contraception me dit mon nouveau gynécologue, il me conseille d’arrêter de m’obstiner avec les préservatifs, dit que ça va jouer sur mon couple.  Le cycle suivant est bien long. Retard. Grossesse. Je suis bien sous pilule, on n'a pas mis de capote une fois. On me culpabilise ! "Ce n’est pas un jeu !" Comme si je prenais mon pied à me faire avorter ! On me montre le coeur du fœtus... J’avorte dans une clinique privée, on est 6 à attendre. Il y a une maman qui doit être à 16h à l’école, une autre fille pour une img, deux autre qui pleurent... Après l’avortement, j’ai eu des complications. Mon amoureux était en déplacement, j’étais seule à 1000km de la famille. J’ai cru mourir, j’ai été reçue comme une sous merde.

Je change à nouveau de gynécologue, je parle d’hyperfertilité, on est dans l’âge. On se dit que tant qu’à être fertiles, autant monter notre tribu. Du coup on décide de faire un bébé. La grossesse se passe, accouchement par césarienne. On nous conseille de faire attention à ce qu’il y ait au moins 18 mois avant une nouvelle grossesse. Je suis de nouveau sous pilule mais refuse tout rapport avec mon amoureux de peur de tomber enceinte trop rapidement.

Les 18 mois passent. On décide de faire un deuxième enfant... qui ne s’installe pas. 9 mois d’attente, j’ai tellement envie de ce bébé. Finalement, j’ai une promotion au taf ! On laisse tomber le deuxième bébé et on se lance dans l’achat d’une maison. Je reprends la pilule. Trois mois après, nouvelle grossesse, pas du tout prévue du coup... Mais je me suis jurée que plus jamais je n’avorterai ! Je ne veux plus jamais revivre ça ! C’est difficile d’accepter cette grossesse sachant que ça va mettre ma vie professionnelle en péril. Mon bébé a dû le sentir, je suis en arrêt maladie à trois mois et demi. Grossesse longue mais magnifique accouchement.
On lance le troisième au 1 an de notre deuxième enfant. Ça marche direct ! Belle grossesse et merveilleux accouchement à domicile !

Trois enfants en 4,5 ans ! Ça fait beaucoup... Je ne me sens pas capable d’avoir un autre enfant, ni un autre ivg. J’ai peur de ravoir des rapports. Je refuse de reprendre un contraceptif hormonal. On essaye la pause d’un stérilet en cuivre avec la sage femme mais elle n’arrive pas à le mettre.

Puis je découvre la symptothermie !

Avec mon homme, nous avons épluché le site. J’ai appris la symptothermie comme si c’était une évidence d’apprendre à connaître mon corps pour être en accord avec ce dernier. On surveille tous les deux mon cycle. Dans les périodes fertiles, on utilise des préservatifs.

Je n’ai jamais été aussi épanouie dans ma vie sexuelle que depuis que j’ai découvert la symptothermie ! Le fait que mon mari participe à la contraception nous a beaucoup apporté. Ça m’a aidé à prendre confiance en moi. J’ai mille fois plus confiance en la connaissance de mon corps qu’en la contraception hormonale. Mon dernier fils aura 4 ans le 12 mars.

Jamais je ne reprendrai de contraceptif hormonal ! Je suis trop bien à connaître mon corps, ses capacités et ses cycles plutôt qu’à lui imposer un fonctionnement artificiel...